Éteignez mes yeux

WCouv_eteignez_002.jpg Contempler son portrait accroché au mur, c'est sympathique, à moins qu'on y reconnaisse sa propre peau. Un artiste fou, adepte de la peinture au couteau, est à l’œuvre pour extraire les sucs et la lumière si chère aux Impressionnistes. Deux étages à gravir et la toile prend vie, le temps que Karène H, la cinquantaine lumineuse et les yeux joliment bridés, vêtue d'un kimono rouge fourré d'astrakan, tienne la pose... Au fil des jours s'afficheront les visages des passants musardant dans le quartier des Brocantueurs où s'activent Marie-Antoinette, généreusement prostituée, et autres malfrats de petite envergure. Des têtes fraîchement coupées y trônent aux vitrines, entre deux chandeliers Napoléon III, tandis que Claude Monet et Marcel Proust conversent au sujet des saisons qui passent et de la neige qui tombe.

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