A propos du Clown

LE CLOWN DE MONGOLIE

Le passager de l’oubli venu de nulle part avec son sac à dos, son Borsalino et son nez rouge, clown des yourtes des steppes romanesques et chasseur de Youles, ces bêtes immondes qui colonisent et charment les rêves, a dressé son bivouac au sommet de la côte Sainte Catherine qui domine Rouen…Ultime représentation des délires à dompter...Il plonge son regard dans les yeux du coq de Notre Dame qu’immortalisa Claude Monet, dans l’attente d’un cri, d’un battement d’ailes qui le ramène au bercail des origines…Mais ce sont des murmures arrachés au terrier profond du cimetière voisin, ceux des paroles du poète José Maria de Hérédia, qui s’exhument de l’oubli et fleurissent le calcaire, répandant leurs rimes à l’oreille du lapin, ce doux compagnon d’infortune rencontré sur le parvis du belvédère et avec lequel on partage un morceau de carotte… Et de vertiges en impressions, de maux en mots, au fil des saisons aussi changeantes que les cathédrales du peintre, il re-construit son passé d’enfant qui n’a jamais grandi. Quel est le secret qui entoure sa naissance ? Quels sont ces lieux qu’il visite et qui n’existent plus ? Quel est le lien entre la Semaine Sanglante du 30 mai 1944 au cours de laquelle l’Hôtel des Douanes de Rouen fut bombardé et le Tsunami de 2004 ?

En vingt huit chapitres, nombre de cathédrales peintes par Monet, et quelques autres cathédrales inattendues, Claude Soloy, nous emmène sous le plus vaste chapiteau du monde, celui qui se cache sous le Borsalino de cet Auguste en demande d’identité. Ce roman, s’il échappe au genre policier habituel, n’en demeure pas moins une enquête, ou plutôt une quête de soi, quand chaque rencontre ou confidence faite sur l’oreiller de la corniche, participe à cette re-naissance douloureuse.